Leur single « Azalaï » annonce la sortie d’un premier album nommé « Samā’ī », une longue traversée du désert où fusionnent l’éthiogroove, le dub, le psychfunk et les sons orientaux.
« Azalaï », ce mot désigne les caravanes commerciales touareg qui traversaient le désert du Sahara deux fois par an sur près de 1000 kilomètres pour le transport du sel entre Taoudéni et Tombouctou. Pour accompagner ce voyage épique, le groupe utilise le saz Bağlama et le kaval, deux instruments qu’ils ont ramenés lors d’une tournée à Istanbul et qu’ils ont ensuite intégrés à leur univers. Ces instruments entrent en communion pour nous emmener, grâce à une section rythmique frénétique, dans une transe enivrante…
« Lentement, la voilà. Enroulement. Elle frotte son ventre contre la terre, slalome entre les pierres, trace son destin dans la mer d’or. Azalaï. La musique traîne, se répète, se complète et s’envole comme le vent taché de sable et d’épices. Elle respire dans les dunes du désert et s’avance. Elle marche sans répit, elle se remplit d’images, de saveurs, d’extase et s’intensifie au rythme. Elle saccade, cette musique. Elle se noie, expire et se réveille sous le soleil de l’Est. Les corps se balancent, se tordent, subissent la morsure du soleil et se perdent dans l’ivresse. Personne n’en voit la fin. C’est un venin hypnotique. Une transe sans fin. Toujours en avant. Toujours vers l’horizon lointain. Nous allons de l’avant. L’Azalaï comme seul guide. »
Créé à Bruxelles en 2015, Azmari est une véritable odyssée musicale où fusionnent avec expertise l’éthiogroove, le dub, le psychfunk et les sons orientaux tout en s’inspirant d’artistes tels que Okay Temiz, Mulatu Astatke, Cymande, Fela Kuti et The Heliocentrics. Un Azmari, littéralement « celui qui loue » en amharique, est un chanteur-musicien éthiopien, comparable au barde européen ou au griot ouest-africain, souvent accompagné d’un masenqo – un violon à une corde – ou d’un krar, une sorte de lyre.
Après la sortie de leur premier EP l’année dernière et une série de spectacles à travers l’Europe dont dix jours de concert à Istanbul, le groupe a développé ses sons puis s’est laissé séduire par les rythmes turcs des années 60. Désireux de retourner en studio pour commencer à travailler sur un premier album, ils ont étudié minutieusement les gammes turques et éthiopiennes, tout en apprenant de nouveaux instruments en cours de route, notamment le berimbau, le ney et le saz bağlama, pour transformer cet album en voyage hypnotisant, renvoyant l’auditeur dans un état de conscience supérieur. Azmari mélange avec précision et sans effort les mélodies africaines et orientales, offrant une nouvelle vision du son ethiojazz.
L’album Samā’ī sortira le 22 janvier via SDBAN Records.
Écoutez Azmari dans notre playlist Songs of the Week sur Spotify et Deezer.
Tracklist
1. ‘Zegiyitwali’
2. ‘Cosmic Masadani’
3. ‘Kamilari’
4. ‘Kugler’
5. ‘Tariq Al Sahara’
6. ‘Azalai’
7. ‘Fat Ari’
8. ‘Kadiköy’
9. ‘Doni’